CAPSULES HISTORIQUES
Les familles : Alix, Barsalou et Bérard de l’Ange-Gardien à Willows Californie en 1884 Le manque de terres et de travail poussèrent plusieurs générations de québécois et de québécoises à immigrer aux États-Unis à partir de la moitié du XIXe siècle. Il faut savoir que le revenu moyen d’un ouvrier agricole dans le dernier quart du XIXe siècle était d’environ 3,00$ par semaine soit 160.00$ par année et il pouvait être de 400.00$ en Californie. C’est pourquoi Alphonse Alix et Théodolinde Barsalou de l’Ange-Gardien ainsi que leurs deux premiers enfants Ernest et Aldéric, décidèrent en 1884 de franchir le continent en train et en voiture en direction de Willows en Californie. Ils s’étaient mariés à l’Ange-Gardien le 20 février 1882, ils allaient rejoindre un oncle Barsalou établit là, depuis quelques années. En 1889, ils furent rejoints par leur cousin Edmond Bérard. Après avoir ramassé un petit pécule, ils revinrent au Québec en septembre 1899. Alphonse Alix et sa femme restèrent donc 16 ans en Californie et Edmond Bérard 10 ans. A son retour Edmond Bérard acheta une petite terre à la sortie de l’Ange-Gardien située aujourd’hui près de l’autoroute. A partir d’entrevues que j’ai réalisées dans ma famille voici comment la tradition familiale relate la vie de mes ancêtres en Californie. Edmond Bérard et Alphonse Alix travaillaient comme ouvrier agricole au ranch de la famille Hoffman à Glenn près de Willows en Californie. C’était un ranch de 800 acres, lors des travaux cela prenait plus d’une heure pour faire le tour des champs. On y semait des céréales. Il fallait donc faire les labours, puis semer en novembre et décembre et récolter en juin. Cela exigeait une machinerie agricole moderne pour l’époque, mais aussi très imposante. La mule était l’animal de trait utilisé pour tirer les charrues, les batteuses, etc. C’était un animal habitué à ce genre de travail en Californie. Il n’était pas rare de voir des équipages de 18 et même 24 mules tirer les batteuses. Les charrues exigeaient 12 mules. C’étaient des terres immenses, il fallait être équipé en conséquence. La moitié de la terre était semée à chaque année, le travail commençait à trois heures du matin et se terminait avec le coucher du soleil à neuf heures. Ce n’est donc pas d’hier que la Californie est un endroit de grandes cultures. La bonne terre, l’ensoleillement et l’irrigation, permettent encore aujourd’hui à cet État d’être l’un des principaux producteurs de fruits et légumes pour toute l’Amérique du Nord. La mule ne fut jamais utilisée comme animal de trait par nos ancêtres ici au Québec. Ils préféraient le bœuf ou le cheval. Il faut dire aussi que la terre de l’habitant avait en moyenne seulement trois arpents de large par 30 arpents de long. Les instruments aratoires : charrues, herses, rouleaux, bineuses et sarcleuses seront fabriqués en conséquence d’être manœuvrés par un ou deux chevaux. Le bœuf était aussi populaire dans nos campagnes, travaillant plus lentement, il était aussi fort que le petit cheval « canadien » pour tirer des charges très pesantes. Plusieurs de nos compatriotes restèrent aux États-Unis, mais Edmond et Alphonse revinrent au Québec. Pendant le dernier quart du vingtième siècle, plus de 375 000 Canadiens-français quittent le pays pendant cette période, c’est une véritable saignée de la population. Le manque de terres et l’attrait des filatures en Nouvelle-Angleterre, en somme du travail pour vivre, sont les principales raisons de cet exode. Les enfants d’Alphonse Alix et de Théodolinde Barsalou :
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©Archives de la SHGQL |
Edmond Bérard dirige les mules et Alphonse Alix est proposé
aux sacs. |
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